14 juin 2009

MSF et sa "midlife crisis"?

Crise de la 50aine - Partout dans ses communications, Médecins Sans Frontières (MSF) se présente comme « une organisation humanitaire internationale apportant une aide médicale aux populations en crise ». On m’a toujours dit que MSF agissait là où l’urgence était et que d’autres s’occupaient du long terme et de la reconstruction.

Créée en 1971, MSF va bientôt rentrer dans la quarantaine : doit-on se préparer à une « midlife crisis » ? Peut-on espérer que les grands penseurs de l’humanitaire, ceux dont les traits (tirés) sont marqués de 20 ans d’expérience terrain s’adaptent au monde d’aujourd’hui et fassent le deuil de celui d’hier ?

Je reviens à ma définition - ça veut dire quoi être « en crise » ? Est-ce qu’une urgence peut durer longtemps ? Quelle est la place de MSF dans tout ça ? Ces questions me semblent être bien traitées par les dinosaures qui nous dictent le chemin à suivre.

Ce qui me semble absent du débat interne (celui auquel j’ai accès par ma position d’attaché de presse, d’en bas de la chaîne) c’est la définition des « populations » qui sont « aidées ».

La majorité des actions de MSF sont en Afrique (80% je crois) - Soit, le besoin est là, mais comment les populations « en crise » sont-elles sélectionnées ? Comment évaluer le besoin ?

Les projets humanitaires MSF situés dans les pays « riches » européens se comptent sur les doigts d’une main : en France auprès des immigrés, en Italie. En Belgique le projet est en passation vers une autre ONG, de même pour le projet suisse à Zurich.

Et pourtant, dans certains pays "riches", au Canada (à Vancouver, ou auprès des populations amérindiennes canadiennes dans le Nord) ou aux Etats-Unis, les chiffres de prévalence VIH/sida, tuberculose ou de malnutrition sont aussi élevés que dans des régions d’Afrique sans conflits armés où MSF intervient. Pourquoi est-ce que ces populations sont-elles oubliées ?

A l’évidence, le monde évolue à toute vitesse, ce qui pousse en fait MSF à faire des crises de la 50aine à répétition.Tant mieux, mais il faut aussi revoir les vieux dogmes, hérités d’un passé colonialiste ; ça fait tâche.

Merci à Perle (http://perleinisrael.blogspot.com/) de m'avoir redonné le goût d'écrire!